Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 Mar

Les grands joueurs peuvent-ils encore progresser ?

Publié par Etienne Bacher  - Catégories :  #Hors-série

Source de l'image : sportskeeda.com

Source de l'image : sportskeeda.com

Lorsque l'on regarde jouer Federer, Djokovic ou Nadal, on se dit que les entraînements leur servent juste à rester en forme et qu'ils n'ont plus vraiment de marge de progression. A partir du moment où ils ont dominé le tennis à un moment ou à un autre, les grands champions peuvent-ils encore s'améliorer ?

Non, cela fait des années qu'ils ont le même jeu et ils savent s'adapter

En effet, depuis qu'ils sont très jeunes, le jeu des champions de tennis est à peu près resté le même.Si l'on regarde un des matchs opposant Rafael Nadal et Richard Gasquet lorsqu'ils avaient douze ans (https://youtu.be/KzKuv4j67aw), on remarque que leur jeu est très comparable à celui qu'ils développent actuellement et que, bien qu'ils aient gagné en force, la technique reste assez similaire.

De plus, on peut difficilement imaginer que Djokovic ou Federer ne maîtrise pas tous les effets possibles au service quand on voit leur aptitude à varier ces derniers pour mettre en difficulté l'adversaire. Cela nous amène d'ailleurs à un point très important : la faculté de s'adapter face à l'adversaire. Si l'on reprend l'exemple du Serbe et du Suisse, cela fait respectivement 13 et 18 ans qu'ils sont passés professionnels. Durant cette période, ils ont affronté des centaines d'adversaires différents et cela laisse croire qu'ils ont développé un style de jeu spécifique face à chacun de ces joueurs afin de les contrer. En revanche, cette adaptabilité n'est pas aussi présente chez les joueurs plus "lambda" et c'est aussi cela qui fait la différence entre les champions et les autres membres du Top 100 par exemple.

Oui, des faiblesses ne sont jamais comblées et les techniques évoluent

Si l'on reprend l'exemple concernant Federer, on remarque que son adaptabilité a des limites. En effet, face à Rafael Nadal, il n'a gagné que deux fois sur terre battue (Hambourg 2007 et Madrid 2009) pour treize défaites. Et même si peu de joueurs peuvent prétendre faire jeu égal avec l'Espagnol sur au moins 3 matchs sur ocre, Federer fait partie de ces joueurs qui ont presque à chaque fois mordu la poussière (c'est le cas de le dire) face à Nadal. Cela paraît un peu tard pour un réveil du Suisse face à son adversaire préféré derrière Djokovic (34 matchs contre l'Espagnol et 45 contre le Serbe) mais c'est la preuve qu'il n'a jamais atteint le plus haut point en terme d'adaptabilité.

Mais ce type de joueur reste très innovant. Preuve en est la SABR (Sneak Attack By Roger), une technique très efficace inventée par le Suisse qui consiste à monter au filet après un retour court slicé pour mettre la pression sur l'adversaire très rapidement. Cette technique fut meurtrière durant la tournée nord-américaine en août-septembre et seul Djokovic est parvenu à la contrer, via une autre stratégie justement.

Enfin, la technique ne finit jamais d'évoluer. Si les grands champions peuvent être considérés comme des maîtres dans leurs coups favoris, ils ne le sont pas sur des coups plus compliqués et moins orthodoxes. En effet, combien de fois avons-nous vu une tentative de tweener à l'envers (coup très compliqué où le joueur, dos au terrain, frappe la balle entre ses jambes) sortir de plusieurs mètres ? Certes, celui de Federer réalisé face à Djokovic en demi-finale de l'US Open 2009 (pour obtenir trois balles de match qui plus est) restera sûrement l'un des plus beaux jamais réalisés, mais ce genre de coup ne passe pas avec la fréquence d'un coup droit normal par exemple.

Finalement, même si les champions ont l'air d'être au sommet de leur art, ils n'en restent pas moins des hommes qui doivent garder la forme, la régularité et l'adaptabilité qui font leur force, au risque d'être détrôné de façon prématurée par des joueurs plus innovants qu'eux.

Commenter cet article

À propos

Des articles divers sur l'actualité du tennis